Nos sociétés évoluent. Petit à petit, imperceptiblement, sans que nous nous en prenions conscience. Conscience. Le mot est prononcé. La conscience de ce qui est en train de se passer nous fait défaut. Soit dit en passant, tout est fait pour qu'elle ne puisse émerger. Tout est mis en place pour que nous nous perdions dans ce fatras, ce matraquage médiatique que nous subissons au quotidien. La pauvrette a bien du mal à survivre. Notre mémoire ne conserve plus que des bribes d'un passé enseveli sous des couches successives d'effaceur de souvenir. Nous ne pensons plus qu'au présent. Nous finissons même par penser ce qu'on nous impose de penser.
Devenus incapables d'avoir une vision globale du passé, nous prenons pour argent comptant ce magma informe qui nous est imposé. Telles des oies qu'on gave au quotidien pourqu'elles engraissent plus vite. Notre esprit est remplit d'une bouille médiathique qui ne laisse plus place à l'analyse. Certaines idées, certains principes sont remisés dans un réduit obscur que nous n'avons plus le temps de visiter.
Mais si nous pouvions remonter dans le temps, nous nous rendrions compte que plus rien n'est pareil. A croire que l'individu n'est ce qu'il doit être qu'à une époque bien déterminée. Son apparence même évolue au cours des siècles. les valeurs de nos ancêtres ne sont plus les nôtres.
Prenons par exemple ( ce n'est pas un hasard puisque c'est là que je voulais en arriver ) l'importance, la place de l'animal dans nos sociétés pour la comparer avec celle d'autrefois. Il n'y a pas si longtemps, l'animal était soit un outil de travail, soit un gardien, soit une nourriture. Bien que beaucoup d'espèces sont encore à classer dans le compartiment aliment, certains ont été élevés au rang d'humain.
Quand un homme prend une place qui n'est pas la sienne, nous parlons d'usurpation. En ce qui concerne l'animal, nous ne pouvons pas employer ce terme. Pourrait-on employer le mot esclavage dans le cas des animaux de compagnie ? Les amoureux de ces petites bêtes se posent-ils la question : est-ce bien pour lui ? Est-ce sa destination que de devenir ce presqu'humain ? C'est bien de cela qu'il s'agit. Non? Je vous choque ? Vous n'êtes pas d'accord ?
- Mon chien, il comprends tout ce que je lui dit. Je l'appelle bébé, je suis son papa, sa maman. Regardez sa jolie garde-robe, son collier incrusté de strass, son petit dodo. (Y'en a même qui ont leur propre chambre : canapé, joujous et j'en passe ). Voyez comme il me regarde. Quelle intelligence ! Je me demande de quoi il rêve, ce qu'il pense. Je vais vous dire, lui seul est fidèle.
Bien sûr puisqu'il qu'il a besoin de vous, sans vous il est foutu puisque vous l'avez annexé.
Bref, nous les choyons, nous les adulons Nous dépensons des fortunes pour eux quitte à se priver pour certains. En fait nous faisons la fortune de ceux qui ont réussi à nous faire croire que notre animal a tous ces besoins.
Serions nous victimes d'un transfert d'identité ? Quoiqu'il en soit nous affublons nos animaux chéris d'attributs humains.
En ce qui concernent nos frères, les vrais humains, c'est une aute histoire. Nous portons vers eux un regard indifférent, voire haineux. Leurs souffrances, nous nous en moquons royalement. J'ai déjà entendu : les animaux, eux, ne sont coupables de rien.
Et l'enfant qui meurt de faim ou qu'on massacre impunément aux quatres coins de la planète, de quoi est-il coupable ? Ceux qui sont décimés par des guerres fratricides fabriquées de toutes pièces, de quoi donc sont-ils coupables ?
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ne publient pratiquement que des articles exhibants des bêtes torturées. A tel point que ça devient dérangeant. Faut-il imposer ces publications de chiens étranglés, dépecés, écorchés vifs, vidéos à l'appui ? Des chats éviscérés et toute la batterie de saloperies imaginée par des tordus sanguinaires.
Bien sûr que c'est scandalisant, révoltant, insupportable. Mais je vous en prie, épargnez-nous vos gros plans, vos vidéos conternantes.
Ayez quand même une petite pensée pour vos frères qui se meurent dans l'indifférence générale.
Ou alors, faîtes-moi plaisir et mettez vous à aboyer ou à ronronner, je vous laisse le choix. Commencez dès à présent à consommer canigou et ronron. Ou alors réalisez que cette race que vous dénigrez, vous en

faîtes partie. L'autre qui comme vous n'apprécie que les animaux ne vous apprécie pas non plus.
Je sens que je ne vais pas me faire que des amis mais depuis que je l'ai au bout de la langue, ce discours. Au bout du coeur plutôt !
A ceux qui prétendent que ceux qui n'aiment pas les bêtes, n'aiment pas les gens, je répondrai comme de principe que ceux qui aiment trop les bêtes n'aiment pas les gens
En ce qui me concerne, je ne déteste pas les bêtes, même si je n'éprouve pas le besoin d'avoir un animal domestique.
ET J'AIME LES GENS.

C'est bien pourquoi je lance aux quatres vents : n'oubliez pas vos frères humains.

Ce qui ne vous empêche pas de prendre soins de vos bêtes.

Une vie de chien

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